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«Natures vivantes» au musée Albert-Kahn : plans cultes

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Le musée Albert-Kahn, installé à Boulogne-Billancourt dans la propriété de ce banquier philanthrope du XXe siècle, consacre une belle exposition à la foisonnante collection d’autochromes de ce passionné de jardinage fasciné par la vie des végétaux.
Dans le jardin du banquier à Cap Martin, en 1916. (DR)
publié le 31 mai 2024 à 16h15

Des fabuleuses «Archives de la Planète» constituées par Albert Kahn, on connait surtout des visages du bout du monde : danseuses cambodgiennes, geishas japonaises ou Bédouins d’Arabie Saoudite… Mais dans l’inventaire visuel constitué par ce richissime banquier au début du XXe siècle – 69 000 photographies et films –, on connaît moins les images de fleurs et de végétaux, pourtant à l’origine de sa collection. Ces photographies étonnantes font l’objet d’une belle exposition, «Natures vivantes», qui retrace avec près de 200 autochromes sa passion pour la nature et le jardinage. «Pendant le confinement, je me suis plongée dans ces archives. Cela ne ressemblait à rien de ce que j’avais déjà vu dans l’histoire de la photographie, s’enthousiasme l’historienne de la photographie et commissaire de l’exposition, Luce Lebart. Mais attention, ce ne sont pas des bouquets de fleurs coupées que les opérateurs d’Albert Kahn immortalisent, ni des herbiers, comme les pionniers de la photographie. Ce sont les plantes in situ, en pleine terre. C’est la vie même.»

Imaginé comme une promenade visuelle, le parcours débute avec des vues de Cap Martin, un paradis aujourd’hui disparu. C’est sur cette presqu’île proche de Menton, baignée par la mer Méditerranée, qu’Albert Kahn s’est fait construire la Villa Miramar, une résidence secondaire, à partir de 1897. Né en 1860 dans une famille juive de bouchers et de marchands de bovins, Albert Kahn a grandi à la campagne, proche de la forêt vos