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Niki de Saint-Phalle, pleine d’envies

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A Toulouse, une exposition sur les vingt dernières années de création de la plasticienne rappelle sa liberté décomplexée et ses colères très actuelles.
«Tree of Liberty (Queen Califia)», 2001. (Niki de Saint Phalle/Niki Art Foundation.Adagp)
publié le 12 novembre 2022 à 12h46

Derrière la dizaine de Nanas en plastique jaune, boudinées et bondissantes, qui grimpent jusqu’au plafond du musée des Abattoirs en s’accrochant aux mailles d’un rideau métallique, se presse toute la smala des créatures pétries de la pâte pop mythologique de Niki de Saint Phalle. Or si leur constitution, replète et grassouillette, leur teint luisant et bariolé, leur tempérament, coquet et hardi, restent fidèles à ce qu’on en a dit partout autour du monde – que ces sculptures incarnent la joie de vivre sans entraves –, il y a dans cette exposition bornée aux deux dernières décennies de création, les années 80 et 90 (l’artiste née en 1930 est morte en 2002) la volonté de montrer aussi combien l’art, aux yeux de Niki de Saint Phalle, ne se suffisait pas à lui-même. Qu’il était au service de causes et d’autres et que les objets n’étaient pas une fin, mais davantage des moyens, y compris financiers, de satisfaire une envie démesurée. «J’avais ce rêve, expliqua l’artiste, de construire un immense jardin de sculptures, mais de nos jours, il n’y a plus de grands mécènes. Alors je me suis dit : “Pourquoi ne pas être mon propre mécène ?”»

La construction du jardin de ses rêves, situé en Toscane, planté de sculptures monumentales prenant la forme des figurines du jeu de tarot de Marseille, commence en 1978 et dure vingt ans. Porté