Olivier Py a l’habitude des nominations surprises. En décembre 2006, le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, provoquait la stupéfaction en choisissant le poète-metteur en scène pour diriger l’Odéon-Théâtre de l’Europe. La nomination prit de court l’intéressé lui-même, qui n’avait pas eu le temps ni de candidater ni de concevoir un projet, avouait-il, pour le joyau qu’il nomma immédiatement «le plus beau théâtre du monde». Qu’à cela ne tienne, il l’écrivit après, sous la forme d’un manifeste. Cinq ans plus tard, il est débarqué, ce qui provoque l’émoi, tribunes et pétition, mais le président de la République, Nicolas Sarkozy, le place illico, sans lui laisser le temps de sécher ses larmes, à la tête du Festival d’Avignon, alors que le mandat de ses prédécesseurs, Hortense Archambaut et Vincent Baudriller, vient juste d’être renouvelé pour trois ans. Autrement dit, bien trop tôt pour que d’autres candidatures se manifestent. Le directeur du Syndeac (le syndicat des entreprises artistiques et culturelles), François le Pillouër, s’insurge alors dans les colonnes du Monde : «Comment est-il possible de nommer quelqu’un à un poste aussi complexe, sans que d’autres candidats puissent eux-mêmes présenter un nouveau projet ? Que dire de la date de cette “nomination”, plus de trois ans avant le festival de 2014 alors que la décision est habituellement prise vingt mois à l’avance ?»
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Mais au Châtelet, à la tête duquel Py vient d’accéder, que s’est-il pa