Cet article a été publié en partenariat avec le festival Nuits sonores.

«D’un côté, Ale Hop à la guitare électrique posée à plat sur ses genoux, son synthétiseur modulaire à quelques pas derrière elle. De l’autre, Laura Robles assise sur son cajón fabriqué maison. Une configuration rare et étonnante. Le cajón en pièce maîtresse – instrument traditionnel symbole de résistance utilisé par les esclaves péruviens au XIXe siècle – est aujourd’hui adopté par le duo comme outil d’expérimentation et de transformation du son. Le tandem s’affaire à déconstruire les rythmes traditionnels, mélangeant sonorités de bois organiques et nappes électroniques. Puis, bouleversant notre perception, impose la seconde d’après un enchevêtrement rythmique radical aux sonorités quasi industrielles. Une musique expérimentale moderne où se joignent des motifs traditionnels afro-péruviens. Le binôme se produira sur la scène Amphithéâtre des Days, samedi 11 mai aux Grandes Locos.»

Pierre Zeimet, programmateur musique.

«Présent pour la première fois au festival, Abadir, Egyptien basé à Berlin, est un artiste et sound designer pluriel, dont la musique varie entre expérimental, club et ambient. A côté de sa pratique artistique, il est également essayiste de la musique. Dans son essai, Uncancelling the Future, il présente une antithèse de l’idée du philosophe anglais Mark Fisher sur l’impossibilité de créer le présent dans les conditions du réalisme capitaliste. En examinant la scène des musiques électroniques et la scène chaabi en Egypte, comme un des exemples d’une scène électronique globale, Abadir explique : «La théorie de Fisher est le résultat d’une époque spécifique et d’un contexte local, je montre dans l’essai que le futur n’a pas, en fait, été annulé.» Théories qu’il présentera en profondeur au sein de la conférence A Conversation With, dans le cadre de Nuits sonores Lab, aux Grandes Locos.»

Juliette Josse, programmatrice Nuits sonores Lab.

«A l’écoute des premiers titres de la chanteuse colombienne Verito Asprilla, un timbre vocal vient chatouiller l’oreille, celui de l’iconique Rosalía. Mais l’essentiel réside dans la maturité des textes d’une artiste de seulement 20 ans qui frappent, abordant des sujets lourds issus d’une enfance difficile dans les quartiers pauvres de la Colombie côté Pacifique. C’est dans ce contexte que l’idée d’une collaboration inédite avec le producteur montpelliérain Cardozo est née pour Nuits sonores. Habitué des aventures sonores périlleuses, Cardozo décale, découpe et fusionne tous les styles, emmène ses productions hors normes vers une hyperpop coupée décalée et futuriste. Cette collaboration, sous l’égide du label Discos Pacífico et de Nuits sonores, sera l’occasion de découvrir à la fois le reggaeton authentique de la région du Pacifique caribéen, mais aussi sa version augmentée et populaire qui domine l’industrie musicale actuelle.»

Pierre-Marie Oullion, programmateur musique.