En fin de journée, les «occupants» de l’Odéon ont eu la visite surprise de l’écrivain Edouard Louis, qui a été ouvreur dans ce même théâtre durant ses années étudiantes. Il est ravi d’organiser un café littéraire sur le parvis pour discuter de son nouveau livre à paraître aux éditions du Seuil, Combats et métamorphoses d’une femme – peut-être jeudi prochain, la date n’est pas encore complètement fixée, et la rencontre sera bien sûr ouverte à tous. Cette même semaine, le journaliste David Dufresne projettera Un pays qui se tient sage, dans le foyer du théâtre avec quelques protagonistes de son documentaire. Ne pas tenter d’entrer, la jauge est strictement réduite à 42 places, et les spectateurs dorment sur place.
Egalement au registre des questions d’agenda, on ne sait pas encore quand se tiendra le Conseil national des professions du spectacle (CNPF) que Roselyne Bachelot devait présider aujourd’hui. Comme on pouvait le deviner, elle a dû faire faux bond pour des raisons de santé. Cette instance créée par Jack Lang et dédiée aux sujets sociaux dans le secteur culturel, se réunit environ une fois par an quand les vents sont calmes, et autant de fois qu’il le faut, lorsqu’il y a tempête. «On attendait beaucoup de cette réunion, la première sous l’égide de Roselyne Bachelot, qui engage tous les représentants des syndicats des employeurs et des salariés, et qui sont en général l’occasion d’annonces, explique le secrétaire général de la CGT spectacle et occupant actif de l’Odéon, Denis Gravouil. Il était prévu que je parle le premier. J’aurais réexpliqué la revendication du mouvement en cours qui est d’assortir l’ouverture des salles à un véritable plan de reprise et de politique culturelle.» Nulle déception cependant, car «la réunion d’aujourd’hui était démonétisée par les annonces-aumônes de Castex du 11 mars dont il était prévu à l’ordre du jour qu’on nous les réexplique». Conclusion lapidaire : «L’annulation pour cause de Covid, donne donc à Mme Bachelot une seconde chance de mieux préparer ce CNPF et de le reporter à une date un jour où elle aura enfin des choses à nous annoncer.» En attendant, les occupations des théâtres par des intermittents, précaires, et étudiants continuent et s’accroissent à un rythme soutenu – on en dénombre 74 ce lundi contre 62 ce week-end.
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