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Palestine-Israël, à cœur et à écrits

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D’une amitié épistolaire entre Gaza et Sderot («Michelle, que fais-tu pendant que mon peuple meurt sous les bombes ?) à des réflexions de chercheurs désireux de «comprendre et nommer le continuum de destructions humaines»… Les derniers ouvrages parus sur la tragédie en cours au Proche-Orient sont d’une grande richesse.

Tala Albanna (à gauche) et Michelle Amzalak. (Coll. personnelle)
Publié le 24/09/2025 à 17h48

«Les graines pour les oiseaux sont interdites d’entrée à Gaza, il paraît qu’elles peuvent être utilisées à des fins militaires», écrit de Gaza la Palestinienne Tala Albanna, 20 ans, à Michelle Amzalak, une Israélienne de 24 ans résidant à quelques dizaines de kilomètres de là, dans la ville de Sderot, longtemps cible de roquettes lancées par le Hamas. Les deux jeunes femmes ont la même passion pour le droit, qu’elles étudient, l’une à Gaza, l’autre en Israël. Elles ont toutes deux eu des proches tués ou blessés par les forces ennemies depuis le 7 octobre. Alors, quand le journaliste français Dimitri Krier leur propose de correspondre, un jour de 2024, elles hésitent longuement. La peur d’être considérées comme des traîtres par leurs entourages respectifs, de ne pas savoir trouver les mots. Mais la curiosité finit par l’emporter. Et cette correspondance, incroyablement humaine, devrait être lue par les jeunes du monde entier. Elle commence avec beaucoup de retenue de part et d’autre, et surtout des questions : «Michelle, que fais-tu pendant que mon peuple meurt sous les bombes ? demande Tala. Est-ce que ça te fait de la peine ?» La jeune Israélienne, dont la famille milite pour la paix, est d’abord gênée. «Je ne crois pas que nous soyons ennemis, lui répond-elle. Il est aussi vrai que de nombreuses personnes en Israël sont, depuis le 7 octobre, incapables de voir au-delà de leur propre douleur et de comprendre ce qui se passe à Gaza.» Sur la