Quelle chance ! Il est encore possible d’aller voir Par autan au théâtre de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), la dernière création de François Tanguy, metteur en scène bien aimé et inspirant pour tant de ses pairs, disparu il y a un an, dans la nuit du 6 au 7 décembre, le jour même de sa première parisienne. Le théâtre organise ce samedi 18 novembre à partir de 13h30 une journée d’hommage et de partage avec le théâtre du Radeau, la compagnie qu’il avait fondé en 1977.
Forcément, l’ultime œuvre prend une allure testamentaire. Nous voici donc face à toute une famille marchant malgré l’ouragan qui courbe leur corps et interdit leurs mouvements. Vraie famille ou famille de théâtre, petite troupe, qui soudainement semble en déséquilibre sur une crête alors même qu’on est dans ce qui semble être un genre de mansarde avec des parois à colmater sans fin, des vitres rafistolées, des murs palimpsestes sur lesquels s’écrit, songeait-on, une histoire du théâtre. Famille de théâtre que le mauvais vent de la mort vient de terrasser.
Rêverie partagée et sensorielle
La scénographie semble signer et rassembler tout l’univers de Tanguy : un intérieur, mais sans cesse transpercé, une multitude de cadres et décadrages, qui modifient et bousculent le regard, l’attirent sur des arrière-cours jusque-là invisibles. Comme souvent chez lui, textes, musiques, acteurs