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Libération
Disparition

Paul-Armand Gette, mythes et lingeries

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L’artiste protéiforme passionné de sciences et d’érotisme, mort lundi 8 janvier 2023 à 96 ans, aimait à mêler dans ses collages et autres «coloriages» des personnages mythologiques à des modèles féminins court vêtus.
Paul-Armand Gette en 2008 à Paris. (Michel Lunardelli/Bridgeman Images)
publié le 10 janvier 2024 à 16h03

Il était le plus inactuel artiste encore vivant. Paul-Armand Gette s’est éteint lundi 8 janvier à l’âge de 96 ans. Peu connu du grand public, il occupait une place à part au sein de la communauté artistique qui continuait de s’émouvoir de la présence discrète de ce géant voûté qui rôdait dans les rues du Marais où il habitait, et de la constance jamais ébranlée avec laquelle il poursuivait ses obsessions : la mythologie, la botanique, la géologie mais aussi, et surtout l’érotisme et le corps féminin.

Né le 13 mai 1927 à Lyon, où il fit des études d’ingénieur chimiste, passionné par la vulcanologie, mais aussi l’entomologie et même l’étude des cristaux, il considérait la «science comme un cadeau à la vie». Mais c’est vers l’art qu’il se tourna dans les années 60. Enseignant au département d’Arts plastiques de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, proche du poète sonore Bernard Heidsieck, il anima ensuite un atelier avec Christian Boltanski aux beaux-arts de Paris. Et commença alors à agréger patiemment son herbier hors d’âge : collage de photographies, de dessins, d’annotations, d’innombrables écrits aussi, et autres «coloriages», comme il aimait à les nommer, peuplés d’espèces endémiques, de créatures mythologiques et bientôt de jeunes femmes bien réelles avec lesquelles il é