Menu
Libération
Hotte line

Pedro Bacán, tout feu tout flamenco

Article réservé aux abonnés
Un coffret du guitariste majuscule, à la fois héritier des meilleurs et promoteur d’une voie alternative.
Pedro Bacán en duo avec Nicolae Neascu à Paris en juillet 1992. (Carlos Munoz Yague/Divergence-images)
publié le 9 décembre 2022 à 18h02

Les fêtes de Noël approchent et vous êtes à l’affût d’idées cadeaux ? Retrouvez les recommandations de Libé ici.

Avant la vague des réformateurs du flamenco qui, de Refree à Niño De Elche, donnent une nouvelle vigueur à cet art séculaire, il y eut les pairs fondateurs. Pedro Bacán, guitariste majuscule et penseur de cet art majeur, en fut l’un, tout à la fois héritier des meilleurs et promoteur d’une voie alternative, une dualité qui résonne parfaitement dans cette mise en coffret. D’un côté, un enregistrement en mai 1996 à la MC93 de Bobigny, où il est associé au clan des Pinini, autrement dit la famille de celui qui naquit à Lebrija en 1951. On l’y retrouve tel qu’en lui-même, entouré d’éclats de voix et de claquements de mains, de percussions, tous incarnant une tradition qui se joue dans les cercles de la convivialité.

De l’autre, quatre instants captés, eux aussi, en 1996 et réunis en un (trop ?) court inédit. On y redécouvre le guitariste lors de solo, entre deux explications de texte, au cœur de son intimité, au creux d’une virtuosité source de singularité. Cette capacité à transcender la tradition transpire chacune des notes de Calle Bardori, un final de près de dix minutes où tout est dit, sans effet de manche. Quelques mois plus tard, le 26 janvier 1997, Pedro Bacán décèdera suite à une tragique sortie de route, non loin de son berceau familial. Un demi-siècle plus tard, cet objet avec d’i