L’Hacienda Nápoles, acquise par Pablo Escobar pour s’y installer dans les années 80, était pour lui une sorte de Xanadu-Neverland sur plusieurs hectares où le richissime roi colombien du trafic de drogue avait fait importer d’Afrique des dizaines d’animaux dont trois hippopotames qui, lorsque le patron se fit dessouder en décembre 1993, seront abandonnés par les autorités du pays. Dès lors, la population va continuer de croître et d’essaimer le long du fleuve Magdalena. Un de ses «hippopotames de la cocaïne», surnommé Pepe (allusion à la milice des Pepes, ou Perseguidos por Pablo Escobar, groupe de rivaux du baron de la drogue), fut descendu par un groupe de soldats en mission en 2009. La bête s’était éloignée de près de 500 kilomètres de son point d’origine, détruisant des cultures, s’attaquant aux animaux des fermes et terrifiant les pêcheurs. L’écrivain colombien Juan Gabriel Vásquez dans son roman le Bruit des choses qui tombent évoquait déjà la dépouille de l’animal énorme, «grande masse sombre et rugueuse, météorite tombée du ciel» et bientôt dépecée. C’est lui ou son fantôme que le cinéaste Nelson Carlo de Los Santos Arias a choisi d’invoquer et de faire parler en voix off dans son quatrième long métrage (après notamment l’inédit Cocotte datant de 2017) qui lui a valu l’ours d’argent de la meilleure réalisatio
Critique
«Pepe», l’épopée de l’hippopotame d’Escobar
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Pepe, un des «hippopotames de la cocaïne» d’Escobar. (Shellac)
par Didier Péron
publié le 30 décembre 2024 à 16h37
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