On l’avait oublié mais le nom de la Fnac a été choisi pour sonner comme celui de Kodak. Max Théret, l’un de ses fondateurs, ex-garde du corps de Trotski lors d’un passage du communiste en France dans les années 30, était un passionné de photos de charme qui avait fondé un petit atelier de photographie pendant la guerre. Il s’est inspiré du nom de l’entreprise de Rochester – le profitable fabricant américain de pellicules et appareils photo –, pour rendre attractif l’acronyme plan-plan de sa centrale d’achat qui deviendra une chaîne de magasins : Fédération nationale d’achat des cadres. Mais ce lien entre la photographie et les grands commerces de produits culturels, créés en 1954, n’est pas qu’une question d’affichage, comme on le redécouvre à l’occasion des 70 ans de l’enseigne, aujourd’hui groupe Fnac-Darty. En misant sur «l’art moyen» tel que l’a qualifié Pierre Bourdieu, leurs magasins ont été au centre de la société de consommation d’après-guerre, précurseurs et acteurs de la culture de l’image. Dès 1956, l’action culturelle de l’enseigne défriche en se tournant vers les amateurs grâce à un photo ciné club de 700 adhérents, elle organise aussi un concours photo en 1964.
Livre
Photographie : les «Regards» qui claquent de la Fnac
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Nick Waplington, Untitled from the series Living Room, 1986-1997
©Nick Waplington
Acquisition 2001
Collection Fnac
Dépôt au musée Nicéphore Niépce, Ville de Chalon-sur-Saône (Nick Waplington/Collection Fnac)
publié le 5 octobre 2024 à 11h18
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