L’événement portant le numéro 2, cela signifie bien qu’il y avait eu une édition liminaire. Mais la configuration, la saison, la ville et même le pays différaient. Avant Bruxelles, il faut en effet retourner trois ans en arrière et 1 000 kilomètres plus au sud, aux Rencontres d’Arles, précisément. Où le concept «Photo Brut» fait, à l’été 2019, une entrée tonitruante, dans la touffeur du parc des Ateliers. Car l’exposition phare du plus grand rendez-vous mondial dédié à la photographie révèle alors tout ce pan créatif ignoré (sinon inconnu) formant une subdivision de l’art brut ; cette terra incognita fondée sur un corpus autarcique et obsessionnel, généralement en lien avec des troubles psychiques, que l’on découvre non sans une pointe d’excitation, à la fois déstabilisé, ému et souvent séduit. «A ma grande, surprise, la présentation a remporté un certain succès, tout comme au Folk Art Museum de New York, où elle a ensuite voyagé, début 2021», resitue le collectionneur Bruno Decharme, pivot de la mouvance, avec aujourd’hui un millier d’œuvres en sa possession.
«Territoire merveilleux»
Ce qui nous amène un an et demi plus tard à Bruxelles, où quatre lieux distincts s’allient pour dresser, à travers huit expositions, un nouvel inventaire centré sur les dernières mises au jour du septuagénair