L’expression «écrire avec la lumière», à propos de la photographie, vient de l’étymologie grecque phôtós qui signifie «lumière», et gráphô, «écrire». Utilisée à tout va, elle est aujourd’hui un poncif de cet art récent qui a révolutionné, il y a près de deux siècles, notre rapport au monde. Mais au Portugal, à la Bienal’25 Fotografia do Porto, elle prend tout son sens, chargée d’une âme singulière. C’est tout d’abord l’engagement des deux directeurs artistiques, artistes eux-mêmes, qui illuminent cette jeune manifestation, née en 2019. «Nous croyons à l’art et à la photographie comme des moteurs de changement», s’enthousiasment Virgílio Ferreira et Jayne Dyer qui ont conçu un programme entièrement gratuit en prise avec les enjeux contemporains. «Il manquait à Porto un tel événement. C’est une ville photogénique mais c’est aussi une ville de photographie, précise Virgílio Ferreira, natif de la ville. La municipalité investit beaucoup dans la culture et rénove des lieux pour les expositions. Elle soutient des programmes et des bourses pour les artistes. A Porto, il y a une énergie pour créer des choses, pour avancer, et pas seulement dans le domaine artistique.»
Directeur de Ciclo, une association de soutien aux artistes, Virgílio Ferreira a déjà accompagné une quinzaine de photographes dans un programme de résidences au sein des territoires fragilisés de la vallée du Douro, classés au patrimoine de l’Unesco. Logés chez l’habitant, en immersio