Vous aimez les «Lenses» de Snapchat ? Vous aimez les filtres Instagram ? Vous aimez les monstres ? Alors vous adorerez l’exposition de Weegee, roi de la bidouille visuelle et de la «photo-caricature». A la Fondation Henri-Cartier-Bresson, c’est un as du trucage que l’on découvre, un photographe festif et burlesque. Célébrissime pour ses clichés de faits divers macabres, de crimes sordides et d’incendies spectaculaires dans le New York de l’entre-deux-guerres, Weegee, l’oiseau de nuit shooté à l’adrénaline du scoop, né avec «du fixatif dans les veines» a aussi fait des photographies légères et pleines d’humour. Si les photos chocs de sa première période, extirpées à l’Amérique de la Grande Dépression et de la guerre, l’ont porté aux nues, celles de sa seconde période sont peu connues, voire méprisées, jugées vulgaires par la critique et par ses pairs. Or, ces deux styles sont les deux versants d’un même personnage, «Weegee the Famous» – nom prophétique que le photographe se choisit pour le tampon qu’il appose au dos de ses tirages… «J’ai créé ce monstre Weegee et je n’arrive pas à m’en débarrasser. C’est un peu comme docteur Jekyll et M. Hyde», dit de lui-même le photographe. Réconcilier sa période new-yorkaise et sa période hollywoodienne, le crime et les paillettes, le chaos et les stars, les tabloïds et les films – au fond, deux facettes d’une même société du divertissement –, c’est ce qu’entend faire l’énergique exposition «Autopsie du spectacle». Pour le di
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A la Fondation Cartier-Bresson, Weegee the Famous se damne en spectacle
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«Weegee Self-Distrotion». Appelé à Hollywood comme conseiller en trucages sur des films au milieu du XXe siècle, Weegee expérimente avec les effets spéciaux et devient le roi du «portrait-caricature». (Weegee(Arthur Fellig)/Internatio/Getty Images)
publié le 8 mars 2024 à 14h50
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