Mis à flot le 3 octobre, le prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre – que le président du jury 2020, Ed Vulliamy, érigea en «équivalent des oscars pour notre métier» – a, pour la vingt-neuvième fois, décliné une semaine durant toute une série de tables rondes, rencontres, projections et autres soirées (dont celle consacrée le 8 octobre au palmarès qui, réparti en dix catégories, a récompensé six reportages centrés sur l’Ukraine).
Mais la partie «festival» remballée, il est encore temps de faire escale dans la première ville libérée de France lors du débarquement allié en juin 1944 (un «titre» que revendiquent deux autres localités, plus petites) où, au nombre de six, le volet expositions, lui, joue le temps additionnel. L’occasion, entre autres, de replonger dans les abysses de Marioupol, où la photo et, plus encore, la vidéo, assènent l’horreur paroxystique subie par les civils ; de suivre le tandem Edouard Elias et Abdulmonam Eassa parti avec six valises de matériel et deux ânes dans le Jebel Marra à la rencontre des rebelles soudanais du peuple Four. Ou de réviser, voire de découvrir, les multiples raisons pour lesquelles Albert Londres (1884-1932) reste, quatre-vingt-dix ans après sa mort tragique dans le naufrage d’un paquebot en flammes au large d’Aden, une figure si totémique du journalisme d’investigation qu’il a donné son nom à un fameux prix triplement décerné – presse écrite, audiovisuelle et livre – tous les 16 mai depuis 1933.
Rare archive filmée
Telle qu’a