Profitant de la marée basse, un groupe de femmes munies de larges épuisettes pêche des crevettes sur les bords de la Manche, alors que, à l’autre extrémité du pays, des bourgeois baguenaudent sur la Promenade des Anglais, protégés du soleil par des ombrelles avec, en arrière-plan, l’imposante Jetée-Promenade, palais de la Belle-Epoque construit sur pilotis qui ne survivra pas à la Seconde Guerre mondiale. Deux rivages, deux ambiances, réunies sous un même intitulé : l’Appel du large, une flânerie grand format le long des côtes françaises à la fin du XIXe siècle.
Mœurs aquatiques
Eldorado de la photo d’archive, l’agence parisienne Roger-Viollet compterait quelque six millions de clichés, attribuables au couple qui dirigea la maison créée en 1938 et à ses employés, mais aussi et surtout à divers fonds rachetés au fil des décennies. C’est précisément par le biais de ce second canal qu’on arrive à la coquette exposition saisonnière (et le petit catalogue qui l’accompagne). Du Tréport à la French Riviera, elle raconte en une cinquantaine d’étapes l’évolution des mœurs aquatiques de 1860 à 1900. Une période charnière qui, même s’il est encore trop tôt pour parler de vraie «démocratisation», voit le tourisme balnéaire commencer à prendre son essor, comme en témoignent ces cabines en bois tirées par des chevaux, alors que l’arrivage du thon aux Sables-d’Olonne maintient une fonction plus nourricière de la mer.
Rachats successifs
Mêlant images stéréoscopiques coloriées à la main, vues panoramiques et grands format