Traduction littérale du tube pop Smalltown Boy qui rythmait les surpattes au mitan des années 80, «Un garçon du village» nous entraîne en Inde du Sud, à 80 kilomètres de Madras, à Kanchipuram : une localité entre mer et rivière de … 200 000 habitants qui, à l’échelle d’un pays qui compte 1,39 milliard d’êtres humains, doit donc être perçue comme un hameau. Là où, précisément, a grandi le trentenaire Sathish Kumar, qui, se sentant à l’étroit, a décidé un jour de partir, en quête d’expériences et de rencontres inédites. Avant de revenir traîner sur les lieux de son enfance, dont, en bon adepte de la photographie depuis l’âge de 16 ans, il a entrepris de consigner ces détails du quotidien qui, à bas bruit, permettent d’écrire une partition éthérée, plutôt que nostalgique, refusant de trancher entre détachement et gravité.
Ici, déclinés en une quarantaine de tirages couleur, ce sont donc les lignes graciles d’un phasme sur un carrelage, ou un groupe d’amis se prélassant dans la nature ; là, du sang qui circule dans une perfusion, ou, pareillement elliptique, une machette au bout d’un bras tendu vers le ciel. «Il devient de plus en plus évident que chaque morceau de vie affecte les autres, légèrement ou profondément», pointe Sathish Kumar, dont la sensibilité modestement délicate rend le projet séduisant.