Il y a toujours une image qui interpelle plus qu’une autre et parfois plus que toutes les autres. Pour nous, ce sera celle de cet athlète professionnel mexicain, Jorge Luna, qui depuis la plage de Tijuana, ville mexicaine voisine de San Diego, s’apprête d’un saut à la perche périlleux à rejoindre les Etats-Unis en passant par-dessus le «Tortilla Wall», cette section de 22,5 kilomètres de la clôture frontalière qui termine sa course dans l’océan Pacifique. Là, les courants y sont fortement dangereux, la militarisation renforcée. L’acte sportif symbolique est mis en scène, il n’en est pas moins fort. Celle qui prend le cliché est Cristina de Middel, la photographe hispano-belge à la tête depuis deux ans de la célèbre agence Magnum et artiste mondialement reconnue – l’un de ses succès intitulé The Afronauts (2012), entre fiction et documentaire, retraçait l’odyssée folle dans les années 60 d’une équipée zambienne désireuse d’aller sur la lune.
Constellation éclatée d’histoires entremêlées
Au cœur de l’église des Frères Prêcheurs, la photographe de 49 ans présente cette fois son Voyage vers le centre, en référence au roman de Jules Verne, un projet mêlant toujours mise en scène et documentaire et sur lequel elle travaille depuis 2015. Elle se penche sur le périple migratoire des réfugiés d’Amérique centrale, les immortalisant lors de différentes é