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Photojournalisme

Rencontres d’Arles 2025 : «J’ai toujours cherché la vie», la Sicile de Letizia Battaglia

Une rétrospective en 100 photos donne à voir tous les thèmes abordés par l’artiste sicilienne talentueuse et courageuse : la violence de la mafia, la misère, l’érotisme ou encore la maladie.
Photo de Letizia Battaglia sur le lieu d'un assassinat, Piazza del Carmine, à Palerme, en 1978. (Letizia Battaglia/Archivio Letizia Battaglia)
publié le 11 juillet 2025 à 21h54

Letizia Battaglia tremblait devant les gamines de 10 ans et photographiait les crimes de sang de la mafia. Cent photographies de la grande photojournaliste sicilienne, morte en 2022, se déploient à la chapelle Saint-Martin du Méjan dans une poignante exposition qui retrace son parcours. Photographe à quarante ans, directrice du service photo de l’Ora, un journal de gauche qui s’opposait à la mafia, elle documente la violence qui traverse la société sicilienne des années 70 (4 meurtres par jour), consciente qu’elle met sa vie en danger.

Mais Letizia Battaglia n’est pas seulement la photographe des meurtres sanglants en noir et blanc, première femme européenne à recevoir le prix W. Eugene Smith en 1985. Ses émouvants clichés de misère -, où les bébés sont grignotés par les rats, ses pudiques photos érotiques, illustrant les changements des mœurs en Italie, et ses photos de patients de l’hôpital psychiatrique de Palerme, témoignent de son engagement et de son immense sensibilité.

«J’ai toujours cherché la vie» à la chapelle Saint-Martin du Méjan, jusqu’au 5 octobre.