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Photographie

Arles : Diane Arbus, machine à freaks

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La Fondation Luma met en avant sa collection de tirages de l’artiste au statut récent de star, photographe des personnages à part et des laissés pour comptes, dans une exposition poignante à la scénographie singulière.
«Erik Bruhn et Rudolf Nureyev» à New York en 1964. ( The Estate of Diane Arbus. Coll)
publié le 28 août 2023 à 5h44

A l’occasion du centenaire de la naissance de Diane Arbus (1923-1971), la Fondation Luma sort ses trésors : dans la galerie principale de la tour arlésienne dessinée par Frank Gehry sont exposés 454 tirages de la photographe culte américaine, portraitiste des freaks mais surtout de personnages singuliers – culturiste, naturiste, travesti, musclor, aveugle, strip-teaseuse, veuve, enfant braillard… En face de ces êtres exceptionnels, Diane Arbus aimait se retrouver «dans un drôle d’état, entre l’excitation et la terreur», adorant ressentir des sensations contradictoires «mélange de honte et d’émerveillement» (An Aperture Monograph).

En 2011, la richissime collectionneuse Maja Hoffmann, présidente de Luma, s’est offert le «Selkirk Prints Set», un jeu de tirages réalisés par Neil Selkirk, ex-étudiant et conseiller technique de Diane Arbus, seule personne au monde habilitée à tirer les photographies de l’artiste décédée à 48 ans. En effet après son suicide en 1971, l’estate de Diane Arbus, supervisé par sa fille Doon, a confié à Selkirk la mission d’étudier le secret de ses tirages en pénétrant dans sa chambre noire, au sous-sol d’un immeuble du West Village à New York, afin de perpétuer son style.

Maelström de fer

De son vivant, Diane Arbus ne tirait ses photographies qu’au compte-gouttes. Et la demande n’était pas forte, ce qui expli