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Rencontres de la photo

Arles 2023 : les photos vernaculaires, un bel ordinaire

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Les Rencontres d'Arles 2024dossier
Habituellement relégués hors du champ de l’art, les clichés d’identité, les souvenirs de famille ou l’imagerie médicale sont mis à l’honneur dans trois expositions aux Rencontres d’Arles, sur les migrants à Marseille, les travestis américains et les prisonniers brésiliens.
A l’expo «Casa Susanna», les clichés de travestis dans les années 50 et 60. (AGO)
publié le 8 juillet 2023 à 6h23

A l’occasion des Rencontres de la photographie d’Arles, qui se tiennent du 3 juillet au 24 septembre 2023, Libération fait la part belle à la photo. Retrouvez ce numéro spécial «Libé des photographes» en kiosque les 8 et 9 juillet ou sur la liseuse.

La révélation, processus chimique par lequel l’image latente devient visible dans la chambre noire, joue un rôle central dans la mythologie de la photographie. Pourtant, le destin de la quasi-totalité des photos est de replonger dans l’obscurité, de sombrer dans l’oubli. A Arles cette année, des clichés ou négatifs, longtemps enfermés aux archives ou relégués en vrac au marché aux puces, s’exposent en pleine lumière.

Ces photographies n’appartiennent à l’origine pas au champ de l’art, mais à ce qu’on appelle le «vernaculaire» : la catégorie qui englobe tout ce qui n’a pas été jugé digne d’intérêt par les instances de légitimation culturelle. Dérivé du latin verna, qui signifie esclave, le mot vernaculaire «circonscrit donc, tout d’abord, une zone de l’activité humaine liée à la servilité, ou tout du moins aux services. Le vernaculaire sert : il est utile», écrit