Pour la première fois en Europe, le BAL rassemble 169 tirages en noir et blanc du grand photographe américano-japonais Yasuhiro Ishimoto. Les photographies se déploient tout en retenue minimaliste dans une très belle scénographie en forme de dédale sur deux étages. Une ribambelle de jambes en contrapposto, cadrées de manière à extraire les textures des peaux et les formes de la chair comme des motifs. Des corps échoués sur une plage à Chicago. Des enfants des quartiers sud de la ville capturés à la volée, leur délicatesse soulignée par l’ingénieux regard du photographe, usant des décors pour accentuer l’aspect géométrique de la composition. On y voit aussi la froideur minimaliste des grands panneaux en papier de riz de l’ascétique villa Katsura à Kyoto. Des lignes, des corps, et une manière de faire dialoguer un formalisme rigide et l’aspect presque charnel du flou qui s’insinue peu à peu dans son œuvre. Toutefois, l’exposition ne tombe pas dans le piège de la fascination japoniste. Elle donne la sensation que ce photographe rigoureux n’est jamais aussi intéressant que lorsqu’il fait dialoguer l’immuabilité de ses compositions toujours tirées au cordeau, et un principe de distorsion visuelle.
Pensée et esthétique Bauhaus
Depuis sa naissance à San Francisco en 1921, jusqu’à sa mort à Tokyo en 2012, Ish