Le caractère insolite du comité d’accueil, quand bien même serait-il fortuit, atteste à lui seul de la singularité du lieu, dont l’implantation comme l’histoire (pourtant relativement jeune) ne manquent pas de piquant. A gauche de l’entrée, se tiennent donc là trois prostituées qui tuent le temps sur leur smartphone, dans le brouhaha du trafic. Et à droite, juché sur un muret, un paon, qui a selon toute vraisemblance fugué du parc botanique et animalier mitoyen. Le tout, planté dans le plus improbable des contextes, où s’entremêlent voie rapide menant à l’aéroport voisin, grand hôtel de chaîne internationale, siège de groupe bancaire, parkings et bureaux, dont un bon nombre en chantier !
Autant dire que, bien que non dénué de cachet, le musée paraît ratatiné au beau milieu de cette surenchère décomplexée de bâtiments chantant les louanges d’une contemporanéité mercantile et pressée, qui se soucierait comme d’une guigne des traces du passé, y compris les plus mirifiques. Raison de plus pour ériger l’oasis en bastion de la résistance culturelle, avec ses quatre blocs blancs, surmontés d’une rotonde non moins immaculée, auxquels on accède par une passerelle.
Un rien tricard
L’action a pour cadre Nice, où, à la fin du XXe siècle, est né dans la douleur (galères de financement, en plein marigot politique azuréen) le Musée départemental des arts asiatiques. Lequel, depuis, coulait des jours si paisibles qu’on avait fini par le croire amorphe. Mais aussi un rien tricard quand, dans son insistance à