D’abord, des impressions diffuses : Smith est, certes, timide et discret, mais il est doux comme un nuage, généreux et attachant. Ça affleure tout de suite. Il est aussi placide à faire rougir le soleil écrasant de juillet en Provence. Disons qu’il est fait d’une sorte de matière stellaire, un peu comme le petit morceau de météorite d’Orgueil implanté dans son avant-bras depuis deux ans. Mais, ce vendredi-là, à l’heure du déjeuner, dans cet appart qu’on lui prête avec sa compagne et productrice Nadège Piton et son petit chien nu du Pérou, le photographe flotte surtout dans une autre dimension. Cet été, il est l’une des têtes de gondole des Rencontres d’Arles, neuf ans après une première exposition remarquée dans la capitale française de la photographie. Nec plus ultra : la direction du festival lui a octroyé l’affiche sur laquelle apparaît une silhouette nimbée (la sienne).
«J’ai vu dans ses images un magnifique signe d’espoir qui incite à penser au-delà du champ bidimensionnel», vante à ce propos Christoph Wiesner, le directeur des Rencontres. Un joli coup de projecteur - ou de propulseur - pour le photographe parisien, 36 ans, nom confirmé de la discipline dans le milieu. «C’est tellement énorme et surnaturel et, en même temps, un épiphénomène à l’échelle d