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De sang et de briques, la reconstruction d’un quartier de Beyrouth

Explosions à Beyrouth: la colère des Libanaisdossier
Deux ouvriers du bâtiment travaillant à l'intérieur de l'église de Karantina à Beyrouth, le 19 novembre. (Aline Deschamps )
par Aline Deschamps
publié le 12 mars 2021 à 11h57

La double explosion du 4 août a décimé le quartier de Karantina, à l’est du port de la capitale libanaise. Ce quartier populaire à usage résidentiel, commercial et semi-industriel se trouve parmi les plus affectés. Historiquement, il accueillait les malades qui entraient dans le port libanais au milieu du XVIe siècle. Aujourd’hui, ses habitants sont démunis. Nombreux sont ceux qui ont perdu des proches, qui ont été blessés, ou qui ont vu leur maison détruite.

Quelques jours après l’explosion, seules les ONG sont venues rebâtir ce qui avait été démoli, cassé, et pillé. Après deux mois de confinement strict au Liban où les chantiers ont dû être suspendus, elles ont pu reprendre leurs activités le 22 février avec un quota limité. Parmi elles, Offrejoie estime aujourd’hui que, malgré le rythme de reconstruction ralenti, «250 des 300 familles déplacées ont pu retourner chez elles, et le processus de réhabilitation a atteint 60% de son objectif».

Sept mois après, l’enquête sur les circonstances du drame qui a fait plus de 200 morts et 6 500 blessés n’a toujours pas abouti. Un poids de plus pour une population déjà prise dans une tourmente politique, en pleine pandémie. La population civile, elle, continue son effort pour apporter un toit et une dignité aux résidents oubliés. La photographe Aline Deschamps a suivi le chantier sur plusieurs mois et documente cet écosystème éphémère où se rencontrent bénévoles, travailleurs du bâtiment et habitants locaux.