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«I have put a ring of silver». Le photographe japonais Kuraya Takashi détourne des affiches d'animaux perdus.Kuruya takashi

Hors d’œuvre (4/5)

EN IMAGES - Au Japon, Kuraya Takashi cherche la petite bête

Il n’y a pas que le «hors champ» ou le «hors cadre»… Cet été, le service photo de «Libé» invite à découvrir d’autres espaces en marge. Aujourd’hui, les affiches d’animaux perdus, détournées par Kuraya Takashi.
Par
Texte Isabelle Grattard
Photos Kuruya Takashi
publié le 25 juillet 2024 à 6h31
«I have put a ring of silver». Le photographe japonais Kuraya Takashi détourne des affiches d'animaux perdus.
Kuruya takashi
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Originaire de la préfecture de Yamagata située dans le nord-est du Japon, Kuruya Takashi a entamé il y a une dizaine d’années une collecte d’affiches et de messages repérés sur les murs de sa ville. Ici, «He is the family who married for 18 years».
Kuruya takashi
Accumulant ainsi les avis de recherche et les douloureux messages des propriétaires des animaux disparus dans sa série «Pets». Ici, «Unknown. From Shiba Inu, has withers height is high quite skinny round».
Kuruya takashi
Questionnant le rôle inconscient des images quant à la représentation mémorielle de ces chers compagnons de vie dont les Japonais sont fous, Kuruya Takashi met en exergue des portraits de disparus en reproduisant à son tour l’image souvenir du propriétaire. Ici, «Momo. I would run away around 14:00 October 8, 2013».
Kuruya takashi
In fine, il sélectionne les images les plus décolorées, déchirées ou détériorées, réticulées par les aspérités du temps. Ici, «Howl. Lower front teeth has come out in the socket to broken left ear, protruding lower jaw is».
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Comme pour les photos, Kuruya Takashi extrait des textes laissés sur les murs, une phrase qui le touche. Ici, «Kii. Gold and round pupil».
Kuruya takashi
Il opère une traduction Google par deux fois, du japonais à l’anglais dans le but de créer des légendes discordantes accentuant ainsi le désarroi de la perte. mettant à distance le décalage entre émotions et acceptation de la réalité. Par cette double appropriation des affiches et des messages, Kuruya Takashi restitue en douceur un souvenir techniquement égratigné mais à nouveau magnifié par sa réinterprétation. Ici, «Piyonu. It cries with high voice by hand taking».
Kuruya takashi
Il met ainsi à distance le décalage entre émotions et acceptation de la réalité. Ici, «Gure. I have a collar of white lines on the pink»
Kuruya takashi
Par cette double appropriation des affiches et des messages, Kuruya Takashi restitue en douceur un souvenir techniquement égratigné mais à nouveau magnifié par sa réinterprétation. Ici, «Seo.Right ear is small, I am going to do come».
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D'autres portraits de disparus à découvrir sur https://www.kurayatakashi.com/ Ici, «Phiphi.Body is so small, it is worried about not being attacked by crows and cats».
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