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Des jeunes femmes se retrouvent dans un restaurant de la capitale, en avril.Sandra Calligaro/Collectif Item

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EN IMAGES - En Afghanistan, quatre ans après le retour des talibans, la société entre soumission et résistance

Le 15 août 2021, à la faveur du retrait américain, les talibans entrent dans Kaboul. Très vite, le décor change : les libertés s’effritent, les droits des femmes s’effondrent, la société se referme. Reportage en photos.
ParLily Martens
Photos : Sandra Calligaro / Item
publié le 15 août 2025 à 7h13
Des jeunes femmes se retrouvent dans un restaurant de la capitale, en avril.
Sandra Calligaro/Collectif Item
A travers sa série de photos, Sandra Calligaro explore les tensions qui traversent le pays, entre la vie des femmes invisibilisées et en miroir celle des jeunes ruraux, peu à peu effacés du champ social.
Sandra Calligaro/Item
Depuis le retour au pouvoir des talibans, les femmes sont bannies de la plupart des emplois, écartées des universités, exclues de presque tous les lieux publics. Un strict contrôle vestimentaire s’impose dans les rues.
Sandra Calligaro/Item
Dans les grandes villes, celles qui avaient goûté à une relative liberté se retrouvent réduites au silence, assignées à résidence. L’Afghanistan est le pays où les disparités en termes d’égalité des sexes sont les plus marquées.
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L’ordre nouveau se met en place par vagues successives, à coups de décrets et d’interdictions. Les écoles secondaires ferment leurs portes aux filles.
Sandra Calligaro/Item
Mais la résignation n’est pas totale. A huis clos, des formes de résistance émergent. Des écoles clandestines accueillent des élèves dans les salons des maisons.
Sandra Calligaro/Item
Des femmes poursuivent leur activité dans les secteurs encore tolérés, comme la santé, les arts ou l’artisanat.
Sandra Calligaro/Item
Dans le journalisme, depuis 2021, huit femmes journalistes sur dix ont du stopper leur métier à cause des conditions de travail (obligation de se couvrir le visage, interdiction de d'apparaître dans les médias publics…)
Sandra Calligaro/Item
Dans les marges du système, une vitalité discrète persiste. Chaque geste du quotidien devient alors un acte d’affirmation. Lire, apprendre, créer, se déplacer : autant d’initiatives fragiles mais tenaces.
Sandra Calligaro/Item
Cette résistance ne s’oppose pas seulement à la répression islamiste, elle questionne aussi les fondements d’une société patriarcale où seulement 24 % des femmes font partie de la population active.
Sandra Calligaro/Item
En miroir, une autre jeunesse, issue des campagnes, a grandi sans perspectives, nourrie aux prêches de la madrasa. Ces jeunes hommes, recrutés très tôt, ont garni les rangs des talibans.
Sandra Calligaro/Item
Pour beaucoup, l’itinéraire vers le jihad a remplacé celui de l’école. Non par conviction, mais par absence d’alternative. Leur trajectoire illustre l’échec d’un projet de reconstruction resté largement confiné aux grandes villes.
Sandra Calligaro/Item
Aujourd'hui, dans un pays brisé par des décennies de guerre, deux réalités s’entrechoquent. L’une, modernisée, désormais réprimée. L’autre, conservatrice, revenue au centre.
Sandra Calligaro/Item
Depuis plus de quinze ans, Sandra Calligaro travaille sur l’Afghanistan. Lauréate du prix Françoise-Demulder en 2024, son travail sera exposé à Visa pour l’image 2025, à Perpignan du 30 août au 14 septembre.
Sandra Calligaro/Item