
Dans l'œil de Libé
EN IMAGES - En Afghanistan, quatre ans après le retour des talibans, la société entre soumission et résistance
publié le 15 août 2025 à 7h13
Des jeunes femmes se retrouvent dans un restaurant de la capitale, en avril.
Sandra Calligaro/Collectif ItemA travers sa série de photos, Sandra Calligaro explore les tensions qui traversent le pays, entre la vie des femmes invisibilisées et en miroir celle des jeunes ruraux, peu à peu effacés du champ social.
Sandra Calligaro/ItemDepuis le retour au pouvoir des talibans, les femmes sont bannies de la plupart des emplois, écartées des universités, exclues de presque tous les lieux publics. Un strict contrôle vestimentaire s’impose dans les rues. 
Sandra Calligaro/ItemDans les grandes villes, celles qui avaient goûté à une relative liberté se retrouvent réduites au silence, assignées à résidence. L’Afghanistan est le pays où les disparités en termes d’égalité des sexes sont les plus marquées.
Sandra Calligaro/ItemL’ordre nouveau se met en place par vagues successives, à coups de décrets et d’interdictions. Les écoles secondaires ferment leurs portes aux filles. 
Sandra Calligaro/ItemMais la résignation n’est pas totale. A huis clos, des formes de résistance émergent. Des écoles clandestines accueillent des élèves dans les salons des maisons. 
Sandra Calligaro/ItemDes femmes poursuivent leur activité dans les secteurs encore tolérés, comme la santé, les arts ou l’artisanat. 
Sandra Calligaro/ItemDans le journalisme, depuis 2021, huit femmes journalistes sur dix ont du stopper leur métier à cause des conditions de travail (obligation de se couvrir le visage, interdiction de d'apparaître dans les médias publics…)
Sandra Calligaro/ItemDans les marges du système, une vitalité discrète persiste. Chaque geste du quotidien devient alors un acte d’affirmation. Lire, apprendre, créer, se déplacer : autant d’initiatives fragiles mais tenaces. 
Sandra Calligaro/ItemCette résistance ne s’oppose pas seulement à la répression islamiste, elle questionne aussi les fondements d’une société patriarcale où seulement 24 % des femmes font partie de la population active. 
Sandra Calligaro/ItemEn miroir, une autre jeunesse, issue des campagnes, a grandi sans perspectives, nourrie aux prêches de la madrasa. Ces jeunes hommes, recrutés très tôt, ont garni les rangs des talibans.
Sandra Calligaro/ItemPour beaucoup, l’itinéraire vers le jihad a remplacé celui de l’école. Non par conviction, mais par absence d’alternative. Leur trajectoire illustre l’échec d’un projet de reconstruction resté largement confiné aux grandes villes. 
Sandra Calligaro/ItemAujourd'hui, dans un pays brisé par des décennies de guerre, deux réalités s’entrechoquent. L’une, modernisée, désormais réprimée. L’autre, conservatrice, revenue au centre. 
Sandra Calligaro/ItemDepuis plus de quinze ans, Sandra Calligaro travaille sur l’Afghanistan. Lauréate du prix Françoise-Demulder en 2024, son travail sera exposé à Visa pour l’image 2025, à Perpignan du 30 août au 14 septembre.
Sandra Calligaro/Item