
Dans l'œil de Libé
EN IMAGES - «Félix Lebrun c’est le gars normal»
ParDenis Allard
publié le 3 août 2024 à 23h54
Lucie Schoonheere
Sur le spot de la Concorde, les enceintes crachent du gros son et le public est aussi cool que les filles qui enchainent les ollies. La sécu est tranquille, on peut photographier d’assez près. La benjamine de la délégation française (14 ans) est aussi flegmatique que les skateurs du monde entier, sans prise de tête.
Paris, le 28 juillet.
Denis Allard/LibérationLe hors-champ est difficile en sport collectif, les accès sont très contrôlés. Pour le rugby à VII au Stade de France, Antoine Dupont est demandé en interview par toutes les télés après chaque match. Du coup, ce jour-là, il rentre au vestiaire tout seul, après les autres.
Saint-Denis, le 24 juillet 2024.
Denis Allard/LibérationLa célébrité de Simone Biles dépasse largement les tapis de gym. On s’en rend compte quand on aperçoit Tom Cruise ou Snoop Dog dans les tribunes. Je ne m’attendais pas à pouvoir être si proche des gymnastes. Près des agrès, les positions photos sont prises d’assaut par les collègues. Mais entre deux passages, elles s’observent de loin en enchaînant quelques étirements. Paris, le 28 juillet 2024.
Denis Allard/LibérationEn sport, la position des photographes est jalousée par les collègues rédacteurs, placés très loin, en tribune. La perception d’une émotion est différente. Pendant son combat pour la médaille de bronze, je mesure le dépit de Clarisse Agbégnénou de ne pas s’être qualifiée pour la finale. Même pendant son ippon qui lui donne sa médaille de bronze, elle a le regard ailleurs, plein d’amertume. Paris, le 30 juillet 2024.
Denis Allard/LibérationFélix Lebrun (17 ans), c’est le chouchou, le gars normal, celui des compets’ du week-end comme on en croise beaucoup aux JO. Comme son frère Alexis (20 ans) il rend le sourire quand tu lui donne le tien et pleure quand il perd. Le vrai sport. J’ai choisi de me placer derrière son entraîneur avec qui il échange des regards d’émotions différentes après chaque point. Il a fallu trois match pour attraper son regard sur la balle. Pas facile avec des lunettes ! Paris, le 1 août.
Denis Allard/LibérationC’est le premier combat de la journée qui mènera Teddy Riner vers l’or. Le combat est très long et dure jusqu’au « golden score » (les prolongations). Trois pénalités pour son adversaire lui donnent la victoire : en sortant, il ruisselle de sueur, on le sent crevé et le prochain combat est dans une petite heure. S’attendait-il à laisser autant d’énergie si tôt ? Il file au vestiaire. Paris, le 2 août
Denis Allard/LibérationPas facile de croiser Léon Marchand, exilé aux Etats-Unis. C’est l’une des stars de la délégation française et je suis heureux de le voir pour la première fois. En arrivant près du bassin, je vois qu’il a encore l’apparence d’un jeune homme, sa puissance n’est pas seulement physique. L’art du nageur, c’est réussir à faire plier la résistance de l’eau pour se frayer un chemin dans l’élément, grâce à la subtilité de ses mouvements. En sortant de l’eau, les dernières gouttes retombent à terre, la course est gagnée. Paris, le 30 juillet.
Denis Allard/LibérationIl y a des chances de médailles pour les épéistes français, alors je file au Grand Palais. L'escrime est un sport intéressant à photographier, tout passe par la chorégraphie du corps pendant l’attaque d’un des deux adversaire. Malgré tout, j’ai l’impression de photographier des Avengers et l'impossibilité de photographier les émotions sur leur visage masqué est très frustrante. Paris, le 2 août.
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