Sous les immenses hangars d’exposition qui accueille la 60e édition du salon, un des plus populaires de France, la confusion est extrême dans cette drôle ferme. Les sons, la foule, les animaux, les marchandises brouillent les perceptions. «C’est angoissant, raconte le photographe Stéphane Lagoutte, comment les animaux peuvent-ils vivre cela ?»
A contre-pied, il s’est concentré à traquer les parties les plus infimes et (quelques fois) intimes des êtres vivants du salon. Il a «amassé de la matière» photographique en vue de former ces diptyques qui réunissent l’humain et l’animal sur ce qu’ils peuvent avoir de commun ou de foncièrement distinct. Les plis d’un vêtement, la coupe de cheveux rencontrent la chair, les veines, la toison des bêtes. Images couleurs, crues, naturalistes, sans aucun artifice et aucune distance ? Oui, celle du recadrage et du téléobjectif utilisé par le photographe. Dans ces montages, les cinq sens sont représentés : l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher et la vue. Stéphane Lagoutte a voulu souligner «la part d’humanité» de ces deux espèces, dont l’une domine l’autre. Et au passage a traqué un autre type d’animal, politique celui-là, le seul reconnaissable de cette série. Devinez qui ?
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