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En Normandie, les contemporains font bon impressionnisme

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Alors que le mouvement fête cette année ses 150 ans, le festival Normandie impressionniste est traversé cette année par une foule de propositions contemporaines enthousiasmantes. A cette occasion, «Libé» donne la parole à plusieurs artistes.
«Ces lumières qui rendent aveugles» de Raphaëlle Peria. (Normandie Impressionniste 2024)
publié le 21 juin 2024 à 17h24

Anachronique, l’impressionnisme ? Alors que se fêtent les 150 ans du mouvement né au XIXe siècle, phénomène si populaire qu’il attire les foules et qu’une certaine lassitude peut s’installer à son égard, une nouvelle génération d’artistes le réenchante aujourd’hui, avec un regard neuf et des techniques actuelles. Pour sa cinquième édition, parmi 150 événements, le festival Normandie impressionniste déploie du Havre à Caen, de Rouen à Yvetot, de Deauville à Ecausseville, des propositions superbes où peinture, installation et photographie flirtent avec l’esprit pionnier des peintres de la lumière, de la vie moderne et de la petite touche chromatique.

En cette année de célébration, se pose la question de l’héritage du mouvement. «Nous avons posé la question aux artistes : c’est quoi pour vous l’impressionnisme ?» explique le directeur Philippe Platel, nommé en 2021, qui ancre sa première grande édition dans le contemporain en invitant des artistes émergents et des super stars, comme David Hockney et Bob Wilson. «Monet a dit : “Ce que je peins, c’est ce qu’il y a entre moi et la cathédrale de Rouen.” Tout comme Monet, les artistes d’aujourd’hui recréent un environnement, ils transforment l’art en une expérience.»

Mais s’ils puisent une énergie dans l’audace des peintres du XIXe, si l’impressionnisme leur permet de se connecter à la nature et de prendre le temps, leur prisme est résolument contemporain. «Toutes leurs réponses passent par un filtre très actuel teint