Il faut assurément être plus que deux pour valider la formation d’un cortège digne de ce nom, mais cela suffit néanmoins pour créer une union qui – c’est bien connu – fait la force. D’un côté, donc, Amnesty International, l’ONG planétaire qui revendique une dizaine de millions de membres et défend depuis maintenant plus de soixante ans les droits humains. De l’autre, Myop, agence de photographes française créée en 2005 – avec à ce jour un effectif composé d’une vingtaine de membres, aux trois quarts masculins – qui a également érigé l’engagement en valeur cardinale, ce qui l’a déjà amenée à cheminer aux côtés de Médecins sans frontières, de l’OCDE ou du Secours catholique.
Le nom Myop est un acronyme faisant référence aux premiers mots d’un poème de Paul Eluard : «Mes yeux, objets patients, étaient à jamais ouverts sur l’étendue des mers où je me noyais…» Et c’est par l’entremise de ce même auteur qu’on publie aujourd’hui les bans entre l’ONG et le collectif, qui par ailleurs collabore régulièrement avec Libération. Titre vibrant, à la fois d’une exposition (en plein air) et d’un livre (au format «à l’italienne», c’est-à-dire dans le sens de la largeur) conjoints, «Ils furent foule soudain» est extrait de Faire vivre. Un texte paru en 1944, qui dit aussi «Ils joignaient dans leur cœur l’espoir du temps qui vient.»
Or, c’est bien d’espoir qu’il est ici question, tout comme, entre autres, de courage, de solidarité, d’indignation, d’opiniâtreté, de fie