Les mots manquent pour qualifier ce que nous sommes en train de vivre depuis une semaine, ce sketch permanent de retournement de vestes, d’auto-séquestration, de coup bas et d’alliances sur un tas de gravats. Sans doute manquait-il dans ce raffut indescriptible une photo qui fixe l’origine de la tragicomédie en cours, ou sinon l’origine (puisque tout s’est tramé en coulisse, sous cape avec quelques barons noirs de la com), du moins l’instant fatidique de la révélation aux premiers concernés et derniers informés. Cette photo, signée de la photographe officielle de l’Elysée, Soazig de La Moissonnière, diffusée hier avec deux autres sur son compte Instagram, interroge.
On y voit de dos Macron, avec à ses côtés son éminence florentine, spécialiste du coup de Jarnac, Alexis Kohler, proférer probablement (on n’a ni la légende ni le son) à son Premier ministre Gabriel Attal, son ministre de l’intérieur Gérald Darmanin et la présidente du parlement, Yaël Braun-Pivet, qu’un coup de génie va rebattre les cartes.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’à l’image, des escadrilles d’anges effarés passent aux ralentis dans une sorte d’atmosphère raréfiée de film noir évoquant les riches heures de la France en 1939. Attal, pourtant rompu depuis son plus jeune âge à ne jamais se départir de son sang-froid, ne sait plus dans quel registre de masques poker face composer autre chose qu’une consternation abyssale doublée d’un regard de haine. Darmanin est saisi dans un étrange geste où il a l