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Libération
Musée hanté

Surnaturel dans la photographie: la tête dans l’occulte

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La maison Auguste-Comte consacre une exposition photographique habitée par le surnaturel aux XIXe et XXe siècles, y compris dans la sphère scientifique. Une installation complétée par la sortie de deux ouvrages de Philippe Baudouin, commissaire, sur les femmes médiums et les apparitions.
Le Magicien Chambly, vers 1880.
publié le 9 décembre 2021 à 18h15

Amateurs de frissons, amis des fantômes, partisans du doute, ce lugubre mois de décembre est le vôtre puisque l’outre-tombe est à l’honneur dans deux ouvrages et une inquiétante exposition. Ectoplasmes, spectres et train fantôme ont trouvé refuge au cœur de Paris dans l’appartement-musée aux parquets grinçants d’Auguste Comte, dans le quartier de l’Odéon, dans le VIe arrondissement. Au milieu des objets et du mobilier Empire se déploie l’exposition Fantographie. Images et traces de l’invisible (1850-1950), imaginée par l’artiste Emmanuelle Fructus et le journaliste Philippe Baudouin, dans le cadre du festival Photo Saint-Germain. Au sein de la demeure intacte du philosophe du positivisme, de surprenants clichés rappellent le long compagnonnage de l’occulte et de la photographie – invention entérinée par l’Académie des sciences au XIXe siècle et outil supposé de validation rationnelle.

Issues de collections particulières (Sébastien Lifshitz, Steve Caillat, Christophe Goeury…), d’antiques photographies témoignent de l’apparition d’étranges esprits : des Indiens d’Amérique en coiffures de plumes, un homme enturbanné ou une enfant disparue hantent des portraits de vivants. Sous de longs voiles blancs, les spectres s’invitent même dans des albums de famille. Dans les clichés du célèbre photographe-médium Edou