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Une drag queen présente son premier spectacle au bar Marujo's pour le Coletivo Monstras (Collectif des monstres), un collectif non genré de Salvador, réunissant huit personnes afro-descendantes, homosexuelles, transgenres et cisgenres, qui utilisent leur performance pour questionner le genre dans la société brésilienne.

Dans l'œil de Libé

Le Brésil en mille regards : avec «Tombamento», Carolina Arantes fait tomber l’oppression

Cet été, avec la collection de la BNF, «Libé» s’ouvre aux photographes du pays-continent. Aujourd’hui, la répression policière contre les jeunes noirs et LGBT+.
Par
Margot SAMSON
Photos Carolina Arantes
publié le 12 août 2025 à 6h46
Une drag queen présente son premier spectacle au bar Marujo's pour le Coletivo Monstras (Collectif des monstres), un collectif non genré de Salvador, réunissant huit personnes afro-descendantes, homosexuelles, transgenres et cisgenres, qui utilisent leur performance pour questionner le genre dans la société brésilienne.
Des croix roses se distinguent dans la pénombre, des noms se succèdent, un cimetière prend forme. Cette installation artistique de Carolina Arantes est mise en œuvre par Fervo 2K20, une plateforme transformée en collectif en faveur de la représentation et de la prise de parole de l’afro-féminisme et de la jeunesse LGBTQIA + brésilienne. Au centre, le nom de Marielle Franco apparaît, seule femme noire homosexuelle députée du Brésil assassinée en 2018, qui se battait contre la corruption, les milices et les guerres liées au narcotrafic, qui tuent des centaines de jeunes personnes noires dans le pays.
carolina arantes/Collection BNF
Un coucher de soleil derrière les maisons de la Comunidade Boca do Rio, dans la banlieue de Salvador. La série en cours de réalisation tient son nom, «Tombamento», d’un terme brésilien signifiant le meurtre d’une personne noire par la police. Ici, le collectif s’en saisit afin de prouver leur détermination à obtenir une place dans la société qui actuellement les oppresse encore vivement.
carolina arantes/Collection BNF
«Batekoo» à Salvador. Batekoo signifie «bouge ton cul», un mouvement typique des jeunes afro-descendants des banlieues brésiliennes.
carolina arantes/Collection BNF
Samira Soares, 24 ans, dans sa salle de classe à l'Université fédérale de Bahia. Boursière, elle revendique son droit à l'université publique et sa représentation en tant que femme universitaire noire. Elle a également formé un groupe d'étudiants qui luttent pour l'inclusion des écrivains, sociologues, enseignants, auteurs d'ouvrages et thèses rédigés par des personnes d'origine afro-brésilienne à l'université.
carolina arantes/Collection BNF
Carolina Arantes suit et photographie ce groupe social à travers son quotidien, ses actions et ses moments de liesse aussi bien que d’intimité.
carolina arantes/Collection BNF
Un étudiant noir de l'université de Bahia, vêtu d'un drap bleu, danse lors d'une performance artistique et politique présentée lors d'une manifestation contre les coupes budgétaires du gouvernement dans l'éducation à Salvador.
carolina arantes/Collection BNF
Luccas Monty, 24 ans, et sa mère chez eux à Sussuaruna, une banlieue de Salvador. Luccas est professeur de danse voguing et membre du groupe artistique AfroBaffo LBGTQIA+ de Salvador, l'un des plus connus du Brésil. Luccas travaille et subvient aux besoins de sa mère célibataire et de son frère à la maison. Selon les registres d'état civil de Bahia, près de 80 000 enfants sont enregistrés chaque année sans le nom du père. Le Brésil est l'un des pays où le taux d'abandon du foyer paternel est le plus élevé.
carolina arantes/Collection BNF
Diogo lors d'une performance drag queen du Coletivo Monstras, un groupe de drag queen activistes de Salvador. Pour ce spectacle, Coletivo Monstras a créé des personnages drag queen et conçu leurs vêtements comme s'ils venaient d'une autre planète et débarquaient sur Terre. Pour leurs présentations artistiques, ils utilisent des matériaux recyclés et bon marché du quotidien.
carolina arantes/Collection BNF