Libération
Homme naviguant sur la rivière, archipel de Marajó, État du Pará, Amazonie, Brésil.

Dans l'œil de Libé

Le Brésil en mille regards : Gisele Martins, contrepoints d’eau

Cet été, avec la collection de la BNF, «Libé» s’ouvre aux photographes du ­pays-continent (3/30). Aujourd’hui, une série sur l’existence suspendue et précaire au bord de la rivière de l’île Marajó.
ParEmilie Rouy
Giséle Martins
Photos
publié le 22 juillet 2025 à 10h21
Homme naviguant sur la rivière, archipel de Marajó, État du Pará, Amazonie, Brésil.
Marajó est l’une des plus grandes îles fluviales du monde. Ici, le lac Arari, près du village de Jenipapo, en Amazonie.
Située au Brésil, elle abrite également les populations parmi les pauvres du pays. Une maison au bord de la rivière Mapuá.
Gisele Martins est allée à leur rencontre, notamment dans la réserve extractive de Mapuá, légalement protégée et habitée par les populations traditionnelles, où elle s’est installée quelque temps avec eux, chez eux.
Avec discrétion et son sens du détail, elle les a photographiés dans leur quotidien, à travers rideaux et fenêtres, comme sur la pointe des pieds.
Ses photos sont des temps suspendus, des extraits de vies au fil de l’eau. L’eau du fleuve, l’eau de pluie. Rivière Mapuá, Archipel de Marajó, État du Pará, Amazonie, Brésil.
Des vies lentes, pauvres, comme latentes. Mais l’apparente langueur (la douceur même) qui émane de ses noir et blanc est un piège.
Il faut aussi y voir l’ennui, la rugosité du quotidien et le manque de perspective qui fait s’arrêter les êtres au bord de la vie. Cimetière près de la rivière Mapuá.