
Dans l'œil de Libé
Le Brésil en mille regards : Missão Francesa, beaux-arts et la manière
publié le 1er août 2025 à 3h57
Une main dans un atelier de sculpture, entre instrument de travail et symbole.
André Penteado/Collection BNFMissão Francesa débute en 1816 à Rio de Janeiro avec l’arrivée de Joachim Lebreton et la Mission Française, chargée de créer une école d’art pour former une main-d’œuvre qualifiée. Mais le projet ne se déroule pas comme prévu.
André Penteado/Collection BNFLe photographe André Penteado construit sa série autour de deux axes : la certitude que les modèles étrangers pouvaient résoudre les problèmes nationaux, et le décalage entre ce qui était envisagé et ce qui a été réalisé.
André Penteado/Collection BNFA travers des photographies, il explore des événements historiques et leur impact sur l’identité brésilienne, en se concentrant sur des fragments mineurs de l’histoire plutôt que sur les grands événements.
André Penteado/Collection BNFIl met en lumière l’influence française au Brésil et l’idée d’imitation comme moyen de réussite.
André Penteado/Collection BNFAprès deux ans et demi de travail, Penteado a ajouté à son récit des portraits d’étudiants de l’Escola de Belas Artes, héritière directe de l’Académie impériale fondée par la Mission. Ces images incarnent l’espoir et la volonté des jeunes artistes, clôturant la série sur une note d’avenir.
André Penteado/Collection BNFParmi ses photographies préférées figure celle d’une salle de recherche avec la reproduction de la Mort de Germanicus (de Nicolas Poussin), une image qui suggère une histoire cachée et soulève la question de la construction des récits historiques.
André Penteado/Collection BNFIl apprécie aussi un détail de la sculpture de Dom Pedro I, qui selon lui symbolise une élite brésilienne tournée vers le passé.
André Penteado/Collection BNFLa main tenant un outil dans un atelier de sculpture peut sembler ambiguë, entre instrument de travail et symbole, tandis qu’une façade photographiée est en réalité le portail déplacé de l’ancienne académie des beaux-arts, aujourd’hui au jardin botanique de Rio.
André Penteado/Collection BNFPour Penteado, le livre photographique est un objet essentiel. Il permet une narration profonde et structurée, difficile à reproduire en galerie, tout en restant accessible à un large public. C’est un espace où il peut explorer des traumatismes historiques et personnels, mêlant récit et émotion, dans un format à la fois intime et démocratique.
André Penteado/Collection BNF