Pourrait-on encore être Oliviero Toscani aujourd’hui ? Produire des images coup de poing à la résonance universelle ? Choquer pour susciter le débat, à la faveur d’une marque de mode très grand public, qui veut faire parler autant qu’acheter ? Pourrait-on ces temps-ci produire des campagnes comme celles qu’il a réalisées pour Benetton ? Une paire de fesses marquée du tampon «HIV positive» ; un cargo bondé de migrants en errance ; Benyamin Nétanyahou embrassant sur la bouche le président palestinien Mahmoud Abbas ; trois cœurs identiques – l’organe pas l’émoji – tamponné chacun d’un «white», «black», «yellow» ; une femme nue dotée d’un pénis ; une famille en larmes au chevet du fils mort du sida…
Sa photo, provocatrice et engagée, a définitivement marqué les esprits des années 80 à 2000, au point de diviser la société bien au-delà des frontières de l’Italie, son pays, qu’il aimait tant critiquer. Le photographe italien, qui a passé une partie de sa vie à faire polémique, est mort ce lundi 13 janvier des suites d’une maladie rare. Il avait révélé en août être atteint d’amylose, mal incurable qui crée des dépôts de protéines insolu