Catcheur fantôme en combinaison brodée de motifs floraux et jupe plaqué or, motard ricanant en robe à tournure en taffetas, femmes obèses hilares et nues aux yeux exorbités, jets de paillettes par l’anus, joues creusées à coups d’agrafes, fesses, poils, pénis, entrejambes, fourrures et latex jusqu’à plus soif, punk et house music à fond tout le temps. On imagine le choc, la sensation d’euphorie, de désordre ou d’épouvante d’une personne qui débarquerait à l’exposition consacrée à Leigh Bowery qui se tient à la Tate Modern de Londres jusqu’à fin août, sans rien savoir du bonhomme et de son parcours. Leigh Bowery c‘est un peu Divine qui se serait glissé dans la combinaison du Jacques Villeret de la Soupe aux choux, un Fantômas corrigé par Fellini, la dame du radiateur d’Eraserhead qui se serait fait la plus belle pour aller danser.
En France, Leigh Bowery reste criminellement méconnu. En Angleterre, c‘est un point de repère, un modèle, le représentant d’une lointaine aristocratie, qui compte parmi ses disciples