Chaque passage au Pavillon populaire de Montpellier permet de constater que l’établissement attire non seulement pas mal de monde, mais que, déjouant de vilains préjugés, ledit public n’est pas toujours celui qu’on imagine spontanément fréquenter un musée exigeant, habitué à défendre des projets originaux. A cela, deux explications plausibles : l’endroit est facile d’accès, car situé en plein cœur piétonnier de la préfecture de l’Hérault. Et, alors qu’il n’a rien a envier aux lieux les plus prisés du pays consacrés à la photographie, l’entrée reste gratuite pour tous.
Populaire, donc, comme l’était l’artiste de variété interprète de la Chanson de la même épithète, qu’on voit sur les affiches de l’exposition, «Métamorphose». Un intitulé laconique, dont le sous-titre dévoile les ambitions majuscules : «La photographie en France 1968-1989.» Mazette ! De fait, si l’on revient à notre affiche, c’est bien Claude François, assis sur un tabouret, qui, quarante-quatre ans après le coup de jus fatal, continue d’aimanter les regards. Au détriment des autres éléments de décor et objets qui font pourtant tout autant sens dans la pièce vide : papier peint fleuri, berceau en osier blanc avec ciel de lit, miroir rond, ancien poste de télé… Datée de 1980, l’image renvoie à la série «Intérieurs», signée du Belge François Hers et de la Française Sophie Ristelhueber, qui, déclinée sous la forme d’une exposition (au centre Pompidou en 1981), et d’un livre, marquera le