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Interview

Oliver Frank Chanarin : «Nous regardons les images, mais surtout elles nous regardent»

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Intelligence artificielle (IA) : de la fascination à l'inquiétudedossier
A la biennale de l’image à Vevey, en Suisse, le Britannique présente «A Perfect Sentence», installation robotique et photographique. Il revient pour «Libé» sur le rapport aux sujets et aux images, de plus en plus algorithmique.
Dans «A Perfect Sentence» d'Oliver Frank Chanarin. (Oliver Frank Chanarin)
publié le 21 septembre 2024 à 11h30

Après avoir travaillé en duo pendant vingt-quatre ans avec Adam Broomberg, Oliver Frank Chanarin, fait désormais cavalier seul. Cette rupture professionnelle est pour le photographe britannique un nouveau départ. Dans le cadre de la biennale Images Vevey, en Suisse, il présente A Perfect Sentence, une spectaculaire installation à l’église Sainte-Claire. Dans un couloir avec deux cloisons blanches, deux bras articulés accrochent, décrochent et ré-accrochent des tirages photographiques. Fonctionnant selon un algorithme énigmatique, ces robots sélectionnent des photographies parmi des œuvres empilées sur le sol, comme dans une usine ou un hangar de stockage. Rappelant l’œuvre d’Alfredo Jaar Lament of the Images – un commentaire sur l’arrivée de la photographie numérique dans les années 2000 –, cette installation technocritique explore la dichotomie entre deux mondes : le numérique et l’argentique. Grand observateur des mécanismes de pouvoir dans l’image, Oliver Frank Chanarin explique son installation et le moment charnière qui l’a vu naître.

Pourquoi ces robots déplacent-ils vos photographies ?

Lorsque je suis devenu photographe, il y a