«Paradis pour les uns, pas un radis pour les autres» ; disait la pancarte d’un manifestant le jour du vernissage de «Paradis Latin», l’exposition d’été de la Fondation Bemberg. En démêlés avec le personnel qui travaillait avant les travaux de rénovation, la fondation toulousaine qui a rouvert ses portes en février, après trois ans de fermeture, était encore empêtrée en juin dans ce conflit longue durée. Créé en 1995 dans l’hôtel d’Assézat par le collectionneur Georges Bemberg (1915-2011), ce musée privé abrite une fabuleuse collection de peintures mais c’est une collection privée qui est actuellement mise en avant, celle de Leticia et Stanislas Poniatowski. Ce choix est aussi le reflet de l’œil affûté d’Alexis Fabry, grand dénicheur de trésors en Argentine, au Brésil, en Equateur, au Chili, en Colombie, à Cuba, à Mexico, au Pérou et au Venezuela. Le thème : glamour et érotisme latino, avec 80 artistes, dans une scénographie pop et élégante.
Femme papillon
Dès les années 20, l’Amérique latine ne plaisante pas avec la sensualité, la fête et la vie nocturne. «J’ai un corps si beau que je ne pourrai jamais priver l’humanité d’admirer cette œuvre», avance généreusement la sublime Nahui Olin, photographiée en 1927 par Antonio Carduno. A Mexico, «un employé de bureau peut devenir un sex-symbol», affirme le photographe Armando Cristeto qui photographie des travestis