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Présentée par les galeries Binome et Magnin-A au festival Paris Photo, la collaboration entre Lee Shulman, créateur de The Anonymous Project, et l’autoportraitiste sénégalais Omar Victor Diop a fait sensation. Et Omar Victor Diop et The Anonymous Project, le livre qui rassemble leur complicité iconoclaste est, de fait, réjouissant. Belle idée, pas neuve cependant, de glisser un homme noir parmi des clichés de blancs. Inséré grâce à la retouche dans les photographies anonymes de la collection de diapositives américaines de Lee Shulman, Omar Victor Diop y apparaît comme un membre de la famille. Mais, forcément, on ne remarque que lui dans cette Amérique ségrégationniste d’après-guerre. Grinçante et drôle, sa présence bouscule les images sages du passé, pour mieux révéler leur hors-champ politique et subliminal.

Ed Textuel, 49 €.

En dépit d’une couverture repoussoir, la Photo une histoire de collaboration(s) – auquel a participé Susan Meiselas – est un outil théorique intéressant. Fruit d’une réflexion sur la médium qui opère sur le mode du rapt et de la domination, dans les sociétés capitalistes et coloniales, le livre montre que la photo est aussi une pratique collaborative. Ainsi de multiples histoires, travaux et séries sont racontés, où photographes et photographiés ont travaillé de concert pour co-construire le grand récit visuel des images actuelles.

Ed. Delpire & co, 65 €.

Extraordinaire découverte que ces diapositives retrouvées d’un voyage de Bernard Plossu au Chiapas en 1966. Iguane, feu de camp, alligator, canoé pneumatique, rapides, baroudeurs en jean et tee-shirt mouillé, machettes à la ceinture, avion jaune citron et jungle verte forment les écailles extatiques de la beauté du monde. Associé à ce format de poche, une réédition du livre mythique le Voyage mexicain 1965-1966 en noir et blanc.

Ed. Contrejour, 32 €.