Dans son domaine, ce livre est considéré comme un «classique» et, sans avoir l’outrecuidance d’affirmer en connaître les moindres recoins, un certain nombre de clichés qui le composent nous sont si familiers qu’on peut légitimement se demander : à quoi bon en remettre une couche ? Avant de la balayer, plus d’un visiteur aura le droit d’éprouver cette réserve, sur le seuil de la Fondation Henri-Cartier-Bresson qui, cinq mois et demi durant, à Paris, offre l’intégralité de sa superficie à «In the American West», de Richard Avedon. Un hommage circonstancié, donc, à l’occasion du 40e anniversaire de sa publication.
En 1985, paraît la désormais illustre série de portraits de laissés-pour-compte. Une commande, sollicitée par le musée Amon Carter de Fort Worth, au Texas, que Richard Avedon va honorer avec zèle. Délaissant à intervalles réguliers son repaire new-yorkais, où défile le gotha international (mannequins, écrivains, politiciens, acteurs, plasticiens…), celui qui a déjà photographié les