Depuis son ouverture, fin octobre, le festival Planches contact a essuyé deux tempêtes. Une observation d’autant plus notable que la manifestation se situe en partie en extérieur, sur le littoral normand où, à cette époque de l’année, personne n’espère de miracle climatique. Mais de là à voir des installations, pourtant solidement arrimées, molestées par les éléments… C’est pourtant ce qui est arrivé à plusieurs œuvres exposées, dont certaines du New-Yorkais Joel Meyerowitz, apôtre de la street photography qui, dans les années 70, aimait flâner à Cap Cod, villégiature arty et friquée opportunément introduite ici comme le «pendant sur la côte est américaine, de Deauville sur la côte ouest française». Communément considérées comme des jalons de la photographie couleur, alors en train de conquérir ses lettres de noblesse, ces images étales de piscines et de bungalows délestés de toute présence humaine, ou, à l’inverse, d’estivants roux balisant l’hédonisme wasp (qui seront publiées dans le tout premier livre de Meyerowitz, Cape Light, en 1979), n’ont donc guère apprécié les caprices de la météo, sur une plage où, tendues sur des bâches, elles forment une digue, certes spectaculaire, mais aussi fragile, dans l’infinitude aréneuse.
Décor exceptionnel
Après, pour être exact, il faut préciser qu’une évolution de taille marque la douzième édition de Planches contact : parmi la vingtaine d’artistes alignés (Antoine d’Agata, Joan Fontcuberta, Smith, Anne-Lise Broyer…), environ la moitié son