La photographie les inspire, ils écrivent sur, autour, avec, à partir de. Dans le sillage de l’exposition «Extérieurs : Annie Ernaux et la photographie» à la Maison européenne de la photographie (MEP), Libération a interrogé quatre écrivains qui entretiennent un lien avec la photo, qu’ils cherchent à s’en approcher, interrogent dans leurs livres sa relation avec le texte, travaillent avec des artistes ou produisent eux-mêmes leurs propres images.

«La photographie m’a appris que, souvent, la beauté est une question de cadre, de regard. On est tous capables de regarder la photo de quelqu’un de très laid et de trouver ce portrait magnifique – je pense à Diane Arbus ou Alberto García-Alix qui ont chacun photographié ce qu’on pourrait appeler des “monstres”. J’ai toujours été fasciné par l’idée qu’avec une mise en scène adéquate et une lumière particulière, toute personne pouvait donner lieu à une image splendide. Pour tous ceux qui ont grandi dans la conscience d’une marginalité – celle d’être gay pour moi –, l’idée que le regard puisse transcender la marge, et produire de la beauté reste fondatrice. En ce sens, les photos de Nan Goldin, de Larry Clark, d’