Parmi les nombreux vestiges antiques qui font la fierté – et les bons comptes touristiques – d’Arles, il en est un qui pâtit sans doute d’un déficit de notoriété. Peut-être tout simplement car il se trouve littéralement enseveli et qu’on y accède par un escalier vétuste, lui-même situé dans le hall de la mairie. Ainsi, une fois passé le grand panneau blanc sur lequel figurent encore les scores des candidats au premier tour des élections législatives, trouve-t-on un refuge providentiel, six mètres en contrebas. Et deux mille ans en arrière. Dédale fantasmagorique – et frais –, les cryptoportiques n’étaient en réalité «que» le soubassement du forum. Autrement dit, des fondations massives qui, au fil des siècles, n’ont jamais été vraiment fréquentées (certains historiens pensant même que le public n’y avait pas accès) hormis la dizaine de petits commerces mitoyens qui jadis y élurent domicile (à l’instar des échoppes actuelles du métro), ou ces administrés qui, durant la Seconde Guerre mondiale, jugèrent l’endroit propice pour s’y abriter.
Option arlésienne d’une apothéose funèbre
Or si on s’y presse un peu, désormais, c’est bien grâce aux Rencontres d’Arles, qui ont réveillé le site. Toujours à l’affût d’endroits inédits, le festival a lancé l’an dernier une première exposition underground, avec Juliette Agnel qui, assumant le ton sur ton, y revisitait les grottes préhistoriques d’Arcy-sur-Cure. Avec cependant un souci majeur, lié à la conservation des images, dans un espace très humide, clairement incompatible avec le