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Rencontres d’Arles 2025 : Augustin Rebetez met le oaï spirite

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Avec son «Primitive Manifesto», le plasticien suisse réveille le festival feutré avec son univers fou mêlant tous les médiums.
«Sans titre, 2020», issu de la série«Manifeste primitif» d'Augustin Rebetez. (Augustin Rebetez/Courtesy de l'artiste)
publié le 12 juillet 2025 à 11h17

Constitué de six ou sept pièces en enfilade, le parcours, une fois terminé, ramène au point de départ. Comme dans un manège. Pourquoi pareille comparaison ? Simplement car on sort du «Primitive Manifesto» d’Augustin Rebetez, comme d’un train fantôme : mi-épouvanté mi-amusé. Et bien secoué aussi, par un tel amoncellement de médiums (à lire aussi au sens spirite du terme, pardi), formats, couleurs et même sons, dans un festival où, d’ordinaire on entend les mouches – et moustiques – voler. La seule entrée, par exemple, a déjà quelque chose du plat de résistance avec, stockés dans une dizaine de mètres carrés : deux grands écrans qui bombardent un diaporama interlope (bras scarifié, visages grimés ou masqués, corps étendu dans la neige…), deux minibustes façon art primitif, une sculpture de tubes LED rouges flashy, la statuette noire d’un corps surmonté d’une tête d’oiseau au long bec – premier écho à la zoanthropie d’un panorama aux contours furieusement incertains qui convoquera notamment l’anamorphose… – et, au sol, un tapis sur lequel on peut marcher.

Univers brindezingue

Bienvenue donc chez le quasi-quadra Rebetez, plasticien suisse qui fait feu de tout bois (textiles, bouts de cartons, outils numériques, photographie aussi) pour maintenir le visiteur aux aguets dans un cadre hésitant entre vaudou du Jura et grotte maléfique des contes immémoriaux. Un univers brindezingue qui met une obole dans la tombe des références Jimmie Durham ou Paul Klee, tout en déclinant la fantasmagorie ténébreuse du