A l’occasion des Rencontres de la photographie d’Arles, qui se tiennent du 7 juillet au 5 octobre 2025, «Libération» fait la part belle à la photo. Retrouvez le numéro spécial «Libé des photographes» en kiosques les 12, 13 et 14 juillet ou dans sa version numérique.
Dans les salles sombres de la tour Luma se cache un trésor : les photographies de David Armstrong, ami de jeunesse de Nan Goldin. Retrouvé dans une ferme il y a dix ans, juste après la mort du photographe en 2014, ce travail est scénarisé par le peintre Wade Guyton qui supervise désormais l’estate du photographe. Suivant un ordre chronologique, l’accrochage démarre au milieu des années 70, à Boston, où naît l’amitié entre une petite troupe d’artistes à l’école du Musée des beaux-arts, groupe de copains que l’on nommera ensuite l’Ecole de Boston. David Armstrong photographie alors ses proches, ses amis, ses amants, en particulier à Provincetown, village à l’extrémité du cap Cod (Massachusetts), où les étudiants se retrouvent pour passer du bon temps au grand air. La sensualité qui fait la particularité de la signature de David Armstrong se retrouve plus tard dans des portraits en noir et blanc, au format 6x6, pour beaucoup pris à New York.
Parmi ces superbes photographies, on reconnaît des visages familiers, celui de Nan Goldin, si jeune, ou celui de Cookie Mueller, leur amie fulgurante, héroïne de la contre-culture américaine. Sur de grandes tables, les planches-contacts sont exposées sous vitrine, ce qui rend soudain vivants et mélancoliques ces moments d’intimité et d’échange que sont les prises de vues. Dans une salle à part, Night and Day, un diaporama en couleur, déploie des photographies prises sur pellicule Kodachrome. A la plage, dans des fêtes ou des voitures, l’underground se laisse saisir à vif par l’objectif érotique de David Armstrong. Canon.