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Robin Graubard, un amour de jeune Est

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«Road to Nowhere» met au jour une partie méconnue du travail de la photographe américaine réalisée dans les pays d’Europe de l’Est au milieu des années 90, mettant en scène des populations fortement éprises d’un sentiment de résistance.
Lors d'un concert de plusieurs dizaines d'heures dans la capitale d'ex-Yougoslavie pendant la guerre dans les années 90. (Robin Graubard/Ed. Loose Joints)
publié le 30 avril 2022 à 14h51

De Robin Graubard, photographe new-yorkaise née en 1951, on connaissait ces photos de punks américains paradant devant le club mythique CBGB ou dans des appartements délabrés, ces clichés d’Andy Warhol récoltant des dons pour l’Armée du salut flanqué d’un grouillot en sweat Armani, ces portraits de jeunes surfeurs à peine pubères et de leur Californie de lever du jour, quand les vagues sont hautes et que la brume enveloppe tout. On ignorait en revanche tout ou presque de celles qui composent son récent recueil, l’impressionnant Road to Nowhere paru ce mois-ci chez Loose Joints.

La série a pourtant été initiée il y a près de trente ans, en 1993, lorsque la photographe surprend dans un parc une conversation entre plusieurs femmes se plaignant qu’aucun journal américain ne couvre correctement la guerre en ex-Yougoslavie. Accréditée par Newsweek, elle part immédiatement pour Prague – alors eldorado de la jeunesse alternative américaine – d’où elle entamera ensuite, seule, un périple de trois ans, à travers la Bosnie et la Serbie, mais aussi la République tchèque, la Bulgarie, la Pologne, la Roumanie et la Hongrie, témoignant de leurs prises d’indépendance plus ou moins douloureuses après l’effondrement du bloc de l’Est.

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