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Ruth Orkin, baroudeuse de la photographie

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En 1939, à 17 ans, elle traverse les Etats-Unis, munie d’un appareil photo, d’un vélo et de 25 dollars en poche. Une expo à Paris retrace ce voyage initiatique.
«Une jeune fille de 17 ans pédale de Los Angeles à Boston» : coupure de presse d’un journal de Boston en août 1939, illustré d'une photo de Ruth Orkin. (Ruth Orkin Photo Archive /Courtesy Fondation Henri Cartier Bresson)
publié le 13 octobre 2023 à 10h28

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De Ruth Orkin, une photographie est particulièrement célèbre. Elle représente une élégante, en jupe longue et spartiates, marchant d’un port altier dans une rue de Florence en 1951. Royale, la jeune femme fait mine d’ignorer les hommes tout autour qui la reluquent, la sifflent ou se tripotent même l’entrejambe. La beauté sur l’image, c’est Jinx Allen, une Américaine qui voyage seule en Italie, tout comme la photographe Ruth Orkin, qui devient vite son amie. Ensemble, les deux complices mettent en scène des situations vécues lors de leurs pérégrinations d’aventurières solitaires. Issue de la série American Girl in Italy, le cliché paraît en 1952 dans Cosmopolitan avec un article enjoignant les jeunes femmes à voyager à l’étranger. Au fil du temps, cette illustration du harcèlement de rue est devenue une icône, reproduite sur 250 000 posters selon le New York Times et même récemment dans le truculent livre The Only Woman (Immy Humes). «J’étais Béatrice marchant dans les rues de Florence. J’avais l’impression qu’à tout moment je pourrais être découverte par Dante lui-même», dira plus tard Jinx Allen à propos de cette prise de vue fl